Association Uhaina, apprendre l’art de ramender.
L’association Uhaina, la vague en basque, a été créée en 1997. Une soixantaine de familles, d’Hendaye à Capbreton,
adhère à cette association qui mène des actions en faveur des familles de marins. Tous les mardis, elle tient une
permanence dans un local de la criée du port de St-Jean de Luz/Ciboure, mis à disposition pour son activité.
En cette période de l’année, les adhérentes actives de l’association sont en plein préparatifs de l’arbre de Noël ;
animation pour laquelle elles ont récolté des fonds en organisant entre autre la fête du thon, la fête du ttoro ou
encore une braderie.
Installées dans le hall de la criée, rencontre avec Rosette et Irène, ramendeuses à Ciboure.
Depuis 2 ans, l’association a mis en place des formations d’apprentissage du métier de ramendeuse.
Rosette et Irène, ramendeuses à la retraite mais régulièrement en activité sur le port de St Jean de Luz / Ciboure
animent les sessions de formation.
Le constat de départ est assez simple. « Il est temps pour nous de prendre vraiment la retraite. On aimerait
que des jeunes prennent la relève. C’est pour cela qu’on organise ces formations de ramendage. On souhaite
transmettre notre savoir et notre savoir-faire. » En effet, les 2 sœurs travaillent toujours à la réparation
de bolinches dans leur atelier ou au port.
Ramender, plus qu’un métier
Ramender, c’est réparer un filet de pêche. Métier féminin quand il s’agit de réparer les filets des bolincheurs –
la spécialité de Rosette et Irène, il est réservé aux hommes quand il s’agit de réparer les filets de chalut.
Le métier de ramendeuse demande beaucoup d’investissement et de disponibilité. « On peut être appelée
à tout moment pour réparer un filet sur le port. Mais on peut également rester un long moment sans activité.
Sur le port de St Jean de Luz / Ciboure, on travaille encore pour 4 bolincheurs. L’activité de ramendeuse
dépend de leur activité. Et depuis quelques années, la tendance est à la baisse. » Bien plus qu’un métier,
c’est une passion… prenante.
Former à ramender
Ces formations ont donc pour vocation de transmettre à une relève éventuelle le savoir-faire des ramendeuses.
« Avant, à l’usine on était une trentaine de ramendeuses à ne faire que ça. Aujourd’hui, sur le port,
nous ne sommes plus que 2. »
Les formations dispensées ont lieu 1 fois par semaine, 2h tous les mardis après-midi. Au programme,
on apprend les techniques de réparation d’un filet, de la couture en cas de déchirure au montage d’un filet complet –
miniature bien entendu, en passant par l’apprentissage de la maille.
Ramender c’est un métier. « On a suivi 3 ans de formation à l’école à 14 ans et on a acquis notre expérience
à l’usine ensuite. A notre époque, le choix était vite fait : l’usine à poisson ou ramendeuse. On a choisi le ramendage. »
Alors ici pas de planning précis mais plutôt l’envie d’apprendre et de transmettre par la pratique
« comme on nous l’a appris à l’école ».
Des formations ouvertes à tous
« Avant la création de l’association, quand nous étions simplement un groupe de femmes de marins, nous
avions suivi une formation à l’ancienne école de pêche, animée par l’aumônier des marins, Mikel Epalza.
Il y a 2 ans, nous avons souhaité relancer cette activité en proposant des formations gratuites et ouvertes à tous. »
C’est ainsi que d’octobre à juin dernier, venus de tout le Pays Basque, des stagiaires assidus sont venus apprendre
les bases du ramendage. « Contrairement à nous, ils sont venus, poussés plus par la curiosité que par la nécessité
ou la volonté d’apprendre un métier. On a même formé des chasseurs pour qu’ils soient capables de réparer leurs
filets dans la palombière. Nous, on aimerait bien former 1 ou 2 femmes de marins.» concluent Rosette et Irène.
Si la formation au ramendage vous intéresse, n’hésitez pas à contacter l’association Uhaina au 05 59 47 05 53